Ibrahim Khayar – 18 juillet 2025
Nous fêtons cette année le centenaire de la naissance du psychiatre et militant Frantz Fanon (1925-1961). Tenter de rendre hommage ici à un homme dont l’œuvre ne se laisse guère saisir ni résumer aisément n’est pas une tâche facile.
Lire Fanon c’est, dès la première page, faire l’expérience de son talent littéraire. Fanon écrivait en dictant ses textes, et on peut faire l’expérience de son souffle, du rythme de sa prosodie, de la beauté de son écriture qui confine purement et simplement à la poésie. On trouve dans son œuvre certaines des plus belles pages écrites par un révolutionnaire.
Ensuite c’est découvrir une pensée qui se caractérise par sa complexité, et par sa capacité à se déployer simultanément sur les plans politiques, psychologiques, et philosophiques, et qui parvient aussi simultanément à se déployer sur les plans individuels et collectifs. Un extrait de Peau Noire, Masques Blancs décrit cela particulièrement bien :
« Ce qui apparaît alors, c’est la nécessité d’une action couplée sur l’individu et sur le groupe. En tant que psychanalyste, je dois aider mon client à conscientiser son inconscient, à ne plus tenter une lactification[1] hallucinatoire, mais bien à agir dans le sens d’un changement des structures sociales.
Autrement dit, le Noir ne doit plus se trouver placé devant ce dilemme : se blanchir ou disparaître, mais il doit pouvoir prendre conscience d’une possibilité d’exister; autrement dit encore, si la société lui fait des difficultés à cause de sa couleur, si je constate dans ses rêves l’expression d’un désir inconscient de changer de couleur, mon but ne sera pas de l’en dissuader en lui conseillant de « garder ses distances » ; mon but, au contraire, sera, une fois les mobiles éclairés, de le mettre en mesure de choisir l’action (ou la passivité) à l’égard de la véritable source conflictuelle — c’est-à-dire à l’égard des structures sociales. »
En lisant cet extrait, on peut mieux comprendre pourquoi Edward W. Saïd, le célèbre philologue palestinien, a pu choisir de qualifier Fanon d’« héritier le plus controversé de Freud »[2]. Loin d’une psychanalyse orthodoxe et dogmatique, neutre et apolitique, il fait le pari d’une clinique articulée aux enjeux sociaux et politiques de son époque. Il s’inscrit ainsi dans une tradition de penseur·es et clinicien·nes du champ analytique remontant jusqu’à Freud lui-même et se poursuivant jusqu’à nos jours.[3] En témoigne par exemple l’intérêt « passionné » qu’il manifestera durant la dernière période de sa vie aux écrits traduits en français à son époque de Sandor Ferenczi[4]. Ce dernier, s’il est connu pour la relation d’une grande intensité qu’il entretint avec le père de la psychanalyse et pour ses avancées cruciales dans la compréhension et la prise en charge du traumatisme psychique, l’est moins pour avoir été lors de la République des conseils hongroises chargé de l’enseignement de la psychanalyse et de fonder la première clinique analytique au monde. De plus, Fanon fut aussi indéniablement marqué par François Tosquelles, le psychiatre-chef de l’hôpital psychiatrique de Saint-Alban où il avait décidé de faire son internat. Tosquelles était un psychiatre et psychanalyste révolutionnaire catalan qui avait été lui-même formé par un des élèves de Ferenczi et qui avait milité et officié au sein du POUM, jusqu’à devenir à 26 ans le chef de la psychiatrie de l’armée républicaine en 1938.[5] À la suite de la défaite des républicains, il dut se réfugier en France où il fut interné dans un camp de prisonniers. Il y fut recruté pour servir à l’Hôpital de St Alban, d’abord comme infirmier psychiatrique puis comme psychiatre, et il y lança durant la seconde guerre mondiale les bases de ce qui allait devenir la psychothérapie institutionnelle. Celle-ci se définit comme une psychiatrie ouverte sur la cité, radicalement en lutte contre les politiques eugénistes de l’époque, et ne pouvait pour Tosquelles marcher que sur deux jambes : Karl Marx et Sigmund Freud.
Lire l’œuvre de Frantz Fanon, c’est enfin être amené, page après page, à comprendre que cette pensée nous convoque, nous lecteur·ices, à l’endroit d’un engagement. Comme il le dira lui-même : « Chaque génération doit, dans une relative opacité, affronter sa mission : la remplir ou la trahir »[6]. Lui-même savait de quoi il parlait : en dépit de ses vingt-sept ans au moment d’écrire ces lignes, il avait déjà connu la guerre. Engagé volontaire (alors qu’il était mineur) pour défendre une France qu’il chérissait contre le nazisme, il revint du front, certes décoré de la Croix de Guerre, mais ayant perdu toutes ses illusions à l’égard d’un quelconque « idéal français ». Voici ce qu’il pouvait écrire à sa mère depuis le front, en 1945, alors qu’il allait sur ses 20 ans :
« Aujourd’hui, 12 avril. Un an que j’ai laissé Fort-de-France. Pourquoi ? Pour défendre un idéal obsolète. (…) Si je ne retournais pas, si vous appreniez un jour ma mort face à l’ennemi, consolez-vous, mais ne dites jamais : il est mort pour la belle cause. Dites : Dieu l’a rappelé à lui, car cette fausse idéologie des instituteurs laïques, des laïciens et des politiciens imbéciles ne doit plus nous illuminer. Je me suis trompé. Rien ici, rien ne justifie cette subite décision de me faire le défenseur des intérêts du fermier quand lui-même s’en fout. On nous cache beaucoup de choses. ».[7]
Loin de le faire sombrer dans un désespoir nihiliste, cette désillusion lui permit de lui dessiller les yeux sur la nécessité de produire une nouvelle pensée politique, la sienne propre, à même de répondre aux questions de son époque. Son geste, dialectique, trouvera une de ses références explicites dans la onzième des Thèses sur Feuerbach de Karl Marx :
« Comment ne pas réentendre alors, dégringolant les marches de l’Histoire, cette voix « Il ne s’agit plus de connaître le monde, mais de le transformer. » » [8]
Les études de médecine qu’il décida, après de nombreuses tergiversations, d’entreprendre allaient lui permettre elles-aussi de raffermir sa volonté d’agir contre les injustices et les discriminations. Lors de ses stages d’observation dans les quartiers lyonnais de La Guillotière et de la rue Moncey, qui comptaient alors une population immigrée algérienne importante, il fut témoin de la pauvreté, de la saleté misérable des logements dans lesquels nombre d’algériens étaient forcés de vivre[9]. Il en témoignera en 1952 dans son article « Le syndrome Nord-Africain » publié dans la revue Esprit, où il fustigera ce prétendu syndrome, purement raciste, qu’on entend encore proférer de nos jours dans certaines salles d’urgence (je peux hélas parler ici d’expérience) :
« Je veux montrer dans ces lignes que, dans le cas particulier du Nord-Africain émigré en France, une théorie de l’inhumanité risque de trouver ses lois et ses corollaires.
Tous ces hommes qui ont faim, tous ces hommes qui ont froid, tous ces hommes qui ont peur (…)
Quels sont-ils ?
Je vous le demande, je me le demande. Quelles sont-elles, ces créatures affamées d’humanité qui s’arc-boutent aux frontières impalpables (mais je le sais d’expérience terriblement nettes) de la reconnaissance intégrale ?
Quelles sont-elles, en vérité, ces créatures, qui se dissimulent, qui sont dissimulées par la vérité sociale sous les attributs de bicot, bounioule, arabe, raton, sidi, mon z’ ami ? »[10].
Dans cet article majeur, il développera la nécessité de développer ce qu’il nommera un diagnostic de situation en se basant sur une grille du Dr E. Stern. Celui-ci vise à prendre en compte tous les aspects du contexte du patient qui se présente. Prenant l’exemple du Nord-Africain Fanon dénonce une déshumanisation contre laquelle il se révolte et décide de prendre le lecteur à partie :
« Comment, cet homme que tu chosifies en l’appelant systématiquement Mohammed, que tu reconstruis, ou plutôt que tu dissous, à partir d’une idée, une idée que tu sais dégueulasse (tu le sais bien, tu lui enlèves quelque chose, ce quelque chose pour lequel il n’y a pas bien longtemps tu étais prêt à tout quitter, même la vie) eh bien ! cet homme-ci, tu n’as pas l’impression de le vider de sa substance ?
Ils n’ont qu’à rester chez eux !
Eh oui! Voici le drame : ils n’ont qu’à rester chez eux. Seulement on leur a dit qu’ils étaient Français. Ils l’ont appris à l’école. Dans la rue. Dans les casernes. (Où il y avait des chaussures à leur pied). Sur les champs de bataille. On leur a introduit la France partout où, dans leur corps et dans leur « âme », il y avait place pour quelque chose d’apparemment grand.
Maintenant, on leur répète sur tous les tons qu’ils sont chez « nous ». Que s’ils ne sont pas contents, ils n’ont qu’à retourner dans leur kasbah. »[11]
Son engagement allait bien sûr prendre d’autres proportions lors de son arrivée en Algérie à l’automne 1953. Au sein de l’hôpital psychiatrique de Blida-Joinville, il se mit immédiatement au travail, et réforma les deux services dont il avait la responsabilité, un de 220 « hommes musulmans », l’autre de 165 « femmes européennes », selon le modèle de la psychothérapie institutionnelle que lui avait inculqué Tosquelles, en l’adaptant au contexte algérien.[12] En parallèle à son travail de psychiatre et de chercheur, il offrit clandestinement une aide médicale et sanitaire au Front de Libération National algérien (FLN), hospitalisant les révolutionnaires et faisant de son service une plateforme d’approvisionnement pour les hôpitaux de campagne de celui-ci. Son engagement alla croissant au fur et à mesure que s’intensifia la répression française, jusqu’à ce que la rupture soit consommée, sous la forme d’une lettre de démission adressée au Ministre Résident de l’Algérie Robert Lacoste en décembre 1956. Il y décrit comment, après s’être mis durant trois ans totalement au service du pays qu’il habite et de ses habitants, il a pu se rendre compte des limites de son action :
« Si la psychiatrie est la technique médicale qui se propose de permettre à l’homme de ne plus être étranger à son environnement, je me dois d’affirmer que l’Arabe, aliéné permanent dans son pays, vit dans un état de dépersonnalisation absolue.
Le statut de l’Algérie ? Une déshumanisation systématique.[13] »
Fanon recevra son arrêté d’expulsion peu de temps après, ce qui lui permit de quitter, seul et clandestinement, Blida début janvier 1957 pour rejoindre Paris, puis Tunis en mars-avril où il sera rejoint par son épouse et son enfant. Il intègre alors officiellement le FLN, auquel il participera activement, parallèlement à un emploi de psychiatre à mi-temps à l’Hôpital de la Manouba, puis à l’Hôpital Charles-Nicolle à Tunis où il créera le premier hôpital psychiatrique de jour d’Afrique. Ce n’était pas tout, lorsqu’on lui proposa d’enseigner à la faculté de sociologie de Tunis, il accepta enthousiasme.
Il officiera à divers postes au sein du FLN : d’abord au sein du service presse (il contribuera abondamment au journal officiel du FLN, El Moujahid), puis en tant que porte-parole du FLN en juin 1957, avant d’être nommé ambassadeur itinérant du GPRA en Afrique en avril 1960.
Cette période fut une des plus fécondes de son existence : pratique clinique et politique, écriture et enseignement, Fanon pratiquait tout à la fois et avec brio. Durant cette période, il écrivit L’an V de la Révolution Algérienne, qu’il publia chez François Maspero, et dont chacun des cinq essais, à la fois sociologique et clinique, traite d’un aspect de la révolution algérienne. « L’Algérie se dévoile » traite de la place de la femme dans la révolution et de sa transformation par le processus révolutionnaire, « Ici la voix de l’Algérie… » de l’impact de l’utilisation des TSF sur la conscience nationale des algérien·nes. Les trois derniers essais traitent de la transformation de la structure familiale algérienne durant la révolution, du rôle qu’occupe le médecin dans le processus colonial et dans la révolution, et pour ce qui est du dernier, il interroge la position de la minorité européenne d’Algérie. On est surpris à leur lecture de leur contemporanéité : par exemple la question du voile est (malheureusement) toujours aussi omniprésente dans le champ médiatique aujourd’hui qu’elle ne l’était dans les milieux intellectuels à l’époque et Fanon en fait une lecture très riche. La question des télécommunications dans la lutte a quant à elle prit une importance de tout premier plan et Fanon y voit déjà à l’époque un outil qui, s’il est réapproprié par les peuples en lutte, devient un moyen d’unification nationale.
Lorsqu’il apprend qu’il est atteint de leucémie en décembre 1960, il se rend immédiatement compte que ses jours sont comptés. Il sollicitera le soir même de l’annonce de son diagnostic sa dactylographe Marie-Jeanne Manuellan (à qui il avait déjà dicté L’an V) pour un nouveau livre[14]. Celui-ci, qui deviendra Les Damnés de la Terre, sera son dernier. Chef d’œuvre inclassable, à la fois testament politique, essai sociologique et philosophique, traversé de part en part d’observations psychiatriques, il est certainement son ouvrage le plus abouti, celui où il a pu le mieux montrer comment s’articulait dans sa praxis politique les différents plans qui la composaient.
Fanon consacrera ses deux derniers articles de presse parus les 20 et 23 février 1961 à la mort de Patrice Lumumba[15]. C’est loin d’être une coïncidence selon moi : alors même qu’il se battait contre la maladie, qu’il était engagé dans une lutte contre la montre pour terminer son livre, son regard restait rivé sur le Tiers-Monde et sur l’Afrique en particulier. Il n’y a nul doute que l’assassinat de Lumumba, dont il fut hélas l’exact contemporain à l’année près, du grandement l’affecter[16], lui qui avait pu le rencontrer à de nombreuses reprises dans le cadre de ses fonctions, et qui voyait en lui le chantre d’une possible Afrique unie.
Fanon passera ses derniers jours à Washington, dans des conditions difficiles, où il s’était laissé convaincre de se faire soigner en dépit de sa répugnance pour cet « oppresseur par excellence » que représentaient les Etats-Unis pour lui[17]. Il décédera le 6 décembre 1961 d’une double pneumonie. Trois jours plus tôt il avait pu tenir entre ses mains son dernier livre qui venait juste de paraître. Sa réaction face aux premières recension parues dans la presse fut laconique : « Ce n’est pas ça qui me rendra ma moelle.[18] » Il ne vivra pas assez longtemps pour voir l’indépendance de l’Algérie, dont il percevait pourtant le caractère inexorable, quelques mois plus tard.
L’influence de Fanon et de son œuvre depuis sa mort a été considérable. Que ce soit au sein des mouvements tiers-mondistes, au sein du mouvement des Black Panthers et du Black Power, au sein du courant de la pensée postcoloniale ou encore au sein de la gauche décoloniale dont il est une des figures tutélaires, il reste omniprésent. Récemment on a pu voir fleurir des citations de Fanon partout sur les pancartes lors des manifestations du mouvement Black Lives Matter faisant suite à l’assassinat de George Floyd et plus récemment encore lors des manifestations sur les campus à travers le monde en soutien à la Palestine.
Quel appui peut représenter pour nous l’œuvre de Fanon à l’heure du génocide en cours à Gaza et face à la montée du néofascisme partout dans le monde ? Son militantisme sans relâche pour la cause qu’il défendait prenant comme point de départ sa situation et son expérience vécue pour la faire rejoindre celle de tous les « damnés de la Terre » me parait déjà être un repère précieux. Ce qu’il est parvenu à faire, et à nous montrer, c’est l’articulation de la construction d’une conscience politique à une volonté de clarification de son propre rapport au monde à travers une mise au travail de son expérience vécue :
« La libération totale est celle qui concerne tous les secteurs de la personnalité. L’embuscade ou l’accrochage, la torture ou le massacre de ses frères enracinent la détermination de vaincre, renouvellent l’inconscient et alimentent l’imagination. Quand la nation démarre en totalité, l’homme nouveau n’est pas une production a posteriori de cette nation mais coexiste avec elle, se développe avec elle, triomphe avec elle. »[19]
Fanon fut tout au long de son existence un lecteur passionné de Sartre mais son admiration pour le philosophe français atteint son comble à la publication de la Critique de la Raison Dialectique à la suite de laquelle il n’aura de cesse de vouloir le rencontrer, en dépit de sa maladie et des menaces qui pesaient sur sa vie.[20] Cet ouvrage par lequel Sartre voulait ancrer l’existentialisme dans la tradition marxiste tente le développement d’une nouvelle raison humaine tant au niveau sociologique et collectif que psychologique et individuel, à l’aune de l’apport de Marx. Fanon ne pouvait qu’être enthousiasmé de voir les rapprochements possibles entre la pensée sartrienne et la sienne propre autour de la question de l’émancipation individuelle et collective. En outre il s’attellera à prendre en charge l’épineuse question de la compréhension du phénomène de la violence ayant cours dans la lutte de libération, et tentera de la dépasser en la dialectisant. En faire un moment dialectique permettait de sortir du manichéisme dans laquelle elle émergeait, et auquel a souvent été réduit sa position sur la question, à la faveur aussi de certains passages de la préface de Sartre aux Damnés de la Terre. Fanon dans son analyse de la violence ne faisait pas l’apologie de la criminalité mais, comme le dit la psychiatre Alice Cherki qui fut son élève, tentait de l’envisager comme « appel pour advenir comme être, pour que cela change ».[21] C’est uniquement en l’accueillant de la sorte qu’il est possible de faire de la violence une force désaliénante et non un redoublement de l’aliénation.
Il s’agit pour conclure de chercher en nous comment de pouvoir nous approprier le geste de Fanon. Sans l’idéaliser ni le romantiser, accepter de nous laisser profondément transformer par nos combats et nos engagements, par les rencontres que nous effectuons grâce à eux et ainsi permettre à chacun·e de nous de contribuer depuis notre place à la construction d’un nouveau monde :
« Pour l’Europe, pour nous-mêmes et pour l’humanité, camarades, il faut faire peau neuve, développer une pensée neuve, tenter de mettre sur pied un homme neuf. »
Ibrahim Khayar est psychiatre pour adolescents et adultes et psychothérapeute d’orientation psychanalytique, officiant en Belgique au centre Chapelle-Aux-Champs à Bruxelles, ainsi qu’au dispositif TABANE à Liège.
[1] Néologisme forgé par Fanon pour décrire une volonté de se blanchir la peau, de lui donner la couleur du lait.
[2] Edward W. Saïd, Freud et le monde extra-européen, Le Serpent à Plumes, p. 30
[3] On réferrera à ce sujet le lecteur à Gabarron-Garcia F, Histoire populaire de la psychanalyse.
[4] Cherki, 305
[5] Zeilig 44
[6] PNMB 53
[7] Macey 123
[8] PNMB 36
[9] Macey 139
[10] Oeuvres
[11] Oeuvres
[12] Fanon, La socialthérapie.
[13] Œuvres 733
[14] Cherki
[15] Oeuvres 872 La mort de Lumumba : pouvions-nous faire autrement ? Ecrits 652, L’Afrique accuse l’Occident.
[16] Macey 479
[17] Cherki 236
[18] Cherki 238,
[19] DT 297
[20] Zeilig 223
[21] Cherki 260